Locarno Mio - Samuel Chalard: "Locarno, c'est la découverte du pouvoir du cinéma"

Locarno film festival 2017
Locarno Mio, c'est, en sept questions, le Festival de Locarno dans les yeux de celles et ceux qui l'arpentent depuis plus ou moins longtemps. Samuel Chalard est réalisateur et son premier long métrage à été sélectionné cette année par la Semaine de la critique - avec un texte à lire sur le blog Géographies en mouvement. Il nous raconte une expérience hors du commun et évoque ses souvenirs des précédentes éditions.

1. C’est loin Locarno ?

Pour moi non, parce que ma mère est originaire de Menzonio, qui se trouve à une demi-heure d’ici. Donc pour moi, c’est assez proche.

2. C’est grand Locarno ?

Non, c’est tout petit. Je suis venu plusieurs années au festival, quand j’avais vingt ans, que je commençais l’école de cinéma, et je trouvais ça, fou, incroyable. Et puis je suis revenu une fois hors festival, pour moi c’est effrayant. Je me dis : si j’avais été jeune là-dedans, j’aurais viré punk.

3. C’est quoi Locarno ?

J’ai construit une partie de ma filmographie ici, donc pour moi c’est vachement intéressant. D’être là aujourd’hui avec mon premier long métrage, c’est beaucoup. Concrètement, quand on était à la deuxième projection, au moment de s’approcher de l’Altra Sala, alors que j’étais au téléphone en plus, d’un coup j’ai vu la queue, tout ce monde devant j’ai trouvé ça complètement fou. D’un coup j’étais là, en train de marcher entre le directeur de la RTS et la responsable des documentaires, on plaisantait comme des amis, et moi je me voyais, il y a encore quelques années, juste là dans la queue, à me demander si j’allais arriver à entrer dans la salle.


Et j’ai plein de souvenir ici : j’ai découvert ce que c’était de voir cinq films par jour, de découvrir des choses incroyables, des choses dont je ne savais pas qu’elles existaient. Mais c’est beaucoup plus compliqué quand tu fais des films : être à Locarno alors que tu n’arrives pas à financer ton film, c’est douloureux. Alors être là avec un film, c’est du bonheur total.

4. Tu fais quoi à Locarno ?

À Locarno, cette année, je vis une expérience incroyable. Je la mets juste en-dessous de la naissance de mes gamins. C’est un travail commencé il y a huit ans, avec des moments où j’ai cru que j’arrêterais. Et d’un coup, d’être là avec le public, c’est une expérience complètement folle. Je la souhaite à tout le monde.

Et la deuxième projection a fait le plein, ce qui veut dire que le bouche à oreille a marché en un jour. On a senti qu’un truc s’était passé, c’est incroyable.

5. La Piazza Grande, tu connais ?

C’est sûr que quand tu as un film, tu rêverais d’être sur la Piazza Grande. Mais je crois qu’il faut avoir le film qui convient. Á la Piazza Grande, avec et écran immense et le reste, tous les films ne vont pas. Et si tu te ramasses sur le Piazza Grande, je pense que c’est lourd.

Et évidemment, j’ai des souvenir magnifiques sur la Piazza Grande.

6. Locarno, en janvier, ça existe encore ?

Alors ça, je ne sais pas, je ne viens jamais. Tout le monde prépare Soleure, au mois de janvier !

7. Il y a un truc que tu as vu ou entendu à Locarno, que tu ne risques pas d’oublier ?

C’est ce que je vis là, c’est sûr.

Sinon, à une époque où les films circulaient beaucoup moins, où c’était plus difficile de découvrir des choses (j'ai fait ma filmographie avec des VHS, et il fallait les trouver), arriver ici, c'était découvrir des filmographies et des gens que je ne connaissais pas, s’imposer des films dont on a envie de sortir au bout d’un quart d’heure, et puis on reste et, en fait, après il se passe un truc incroyable. Donc pour moi, Locarno, c’est la découverte du pouvoir du cinéma.

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